Le chiffre claque, sans détour : 18 900 euros, c’est la somme que les Français détiennent en moyenne sur leurs produits d’épargne en 2025, selon l’Insee et la Banque de France. Une progression discrète comparée à 2024, malgré des taux d’intérêt qui s’érodent depuis janvier.
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Les écarts d’épargne se creusent à mesure que l’on vieillit et que l’on choisit ses placements. Les livrets réglementés, Livret A et LDDS en tête, restent les favoris d’une large majorité, tandis que l’assurance-vie continue son essor, portée par la volonté de préparer la retraite.
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Où en est l’épargne moyenne des Français en 2025 ?
Le dernier rapport rendu public par la Banque de France ne laisse place à aucun doute : l’épargne des Français atteint désormais, en 2025, un montant moyen de 18 900 euros par ménage. Ce palier, observé à la loupe par les économistes, témoigne d’une accumulation qui se poursuit, même si le rythme ralentit. L’encours total détenu par les foyers frôle les 5 300 milliards d’euros. Ce chiffre colossal met en lumière une dynamique collective qui s’appuie sur la prudence et la volonté de se prémunir contre l’avenir.
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Derrière cette moyenne, les disparités sont saisissantes. Les 10 % de ménages les mieux pourvus captent à eux seuls près de la moitié du patrimoine financier du pays. L’épargne mensuelle dépend toujours du revenu disponible, de la composition familiale et de l’âge. Chez les jeunes actifs, le taux d’épargne reste sous les 8 %, alors que les seniors, souvent propriétaires de leur logement, consacrent plus de 20 % de leurs ressources à l’épargne.
En moyenne, le taux d’épargne des Français s’établit cette année à 17,4 %, légèrement en retrait depuis 2024. Plusieurs paramètres expliquent ce repli : la baisse des rendements, le poids de l’inflation, mais aussi des arbitrages forcés en faveur des dépenses contraintes. Pourtant, la confiance envers les produits de précaution reste intacte. Les livrets réglementés dominent toujours, suivis de près par l’assurance-vie et les dépôts à vue.
Quelques repères pour mesurer l’ampleur de la tendance :
- Encours total détenu par les ménages : 5 300 milliards d’euros
- Montant moyen d’épargne : 18 900 euros
- Taux d’épargne des ménages : 17,4 %
Ces statistiques, aussi frappantes soient-elles, ne suffisent pas à raconter l’histoire : la capacité à épargner s’enracine dans le patrimoine, les revenus, mais aussi les arbitrages imposés par le contexte économique. Les Français composent, ajustent leurs placements, explorent d’autres solutions pour protéger ce qu’ils ont bâti face à des marchés instables.
Chiffres clés : montants moyens par âge et par type de placement
Les écarts se font sentir dès qu’on regarde l’âge et la composition des produits détenus. Les trentenaires affichent en moyenne 8 200 euros d’épargne, qui dorment majoritairement sur des livrets réglementés comme le Livret A ou le LDDS. La priorité va à la disponibilité, tandis que les investissements au long cours restent marginaux. À l’opposé, les cinquantenaires dépassent les 35 000 euros en moyenne, grâce à l’assurance-vie et aux plans d’épargne logement (PEL), qui constituent près de 60 % de leur portefeuille.
Voici une synthèse des montants moyens selon les classes d’âge :
- Moins de 30 ans : 5 500 euros, placés surtout sur les livrets d’épargne
- 30-49 ans : 14 700 euros, avec une diversification progressive (assurance-vie, PEL)
- 50-64 ans : 37 200 euros, où dominent l’assurance-vie et l’épargne retraite
- 65 ans et plus : 41 900 euros, marqués par la gestion sécurisée et la transmission
La composition des placements évolue nettement selon l’âge. Les livrets réglementés servent de point d’entrée, mais dès la quarantaine, l’assurance-vie s’impose. Autre tendance : les plans d’épargne retraite (PER) progressent rapidement, stimulés par des avantages fiscaux et la peur d’un régime par répartition en crise. Les plus jeunes misent sur la souplesse, tandis que les seniors cherchent la stabilité et la prévisibilité. Dans ce tableau, chaque produit traduit une forme d’arbitrage entre risque et protection du capital.
Quels comportements d’épargne face à l’évolution des taux et de l’économie ?
L’année 2025 marque une inflexion : la prudence s’installe. La remontée des taux directeurs, décidée par la Banque de France et la BCE, rebat les cartes. Les Français adaptent leurs stratégies. Le retour d’un rendement plus attractif sur les livrets réglementés, remontés à 3 %, redonne de l’allant à l’épargne liquide, au détriment des supports à risque comme les unités de compte.
Le phénomène est clair : ceux qui disposent déjà d’un matelas financier solide bénéficient pleinement de la hausse des taux. À l’inverse, les ménages les plus fragiles, frappés par l’inflation, voient leur capacité à épargner s’amenuiser.
Dans ce contexte, le réflexe de prudence domine. Les placements sécurisés, Livret A, LDDS, fonds euros des assurances-vie, captent la majorité des nouveaux dépôts. Le plan épargne logement retrouve de l’attrait, même si les critères d’accès restent stricts. Les produits boursiers, en revanche, marquent le pas sous l’effet des secousses économiques et du spectre d’une récession.
La fracture sociale s’accentue, elle aussi. Les 10 % de ménages les plus aisés se taillent une part de plus en plus large du patrimoine financier. Pendant ce temps, la moitié des Français déclare une épargne mensuelle inférieure à 100 euros. Les arbitrages deviennent méthodiques, dictés par la nécessité de sauvegarder le pouvoir d’achat et de se prémunir contre l’incertitude. Résultat : le taux d’épargne se stabilise autour de 17 %, preuve que la méfiance persiste.
L’épargne, un pilier pour préparer la retraite et sécuriser l’avenir
L’épargne occupe une place centrale dans la préparation de la retraite pour une majorité de Français. Les doutes sur la solidité du système par répartition, la crainte d’un niveau de vie en déclin et la montée des incertitudes économiques rendent la constitution d’un patrimoine incontournable. L’assurance-vie s’impose : plus de 40 % des ménages y ont recours, avec un encours moyen qui dépasse les 30 000 euros, d’après la Banque de France.
Le plan épargne retraite (PER) s’inscrit désormais dans les habitudes. Les nouveaux titulaires recherchent de la flexibilité : versements libres, gestion pilotée, transferts possibles d’un support à l’autre. La quête de rendement n’efface pas la recherche de sécurité : la moitié des détenteurs préfèrent les fonds en euros, au capital garanti, même si les gains s’amenuisent. L’épargne réglementée conserve sa force d’attraction : le Livret A reste incontournable pour près de 8 ménages sur 10.
Le montant de l’épargne mensuelle varie considérablement selon le niveau de vie : moins de 100 euros pour la moitié des Français, plus de 500 euros pour les déciles supérieurs. L’idée de prévoyance s’impose à tous : anticiper les coups durs, financer des projets, s’assurer une retraite digne. Les ménages jonglent entre liquidités, placements à moyen terme et investissements de long terme.
La diversification des placements s’affirme : assurance-vie, PER, livrets réglementés et immobilier locatif se côtoient dans le portefeuille des Français. Le patrimoine se fragmente, mais l’intention reste la même : sécuriser les lendemains et transmettre un héritage, quelle que soit la conjoncture.
Face à la complexité, les choix d’épargne dessinent un paysage où chaque décision pèse, entre prudence et audace, aujourd’hui et demain. La France continue de bâtir, euro après euro, la suite de son histoire financière.